Aya de Yopougon Je viens de terminer le quatrième et dernier album (à ce jour) de "Aya de Yopougon" de Marguerite Abouet. J'ai tout de suite était séduit par le style, le vocabulaire qui regorge de "dêh!" et de "Ô!", tout nous plonge dans l'ambiance d'un Abidjan décomplexé et surtout bien loin des clichés misérabilistes auxquels nous avons droit habituellement lorsqu'on parle de l'Afrique.

L'histoire ressemble à un "Sex in the city" ivoirien, on suit les aventures d'une poignée de personnages (essentiellement féminins) qui gravitent autour d'Aya, une jeune abidjanaise très studieuse qui rêve de devenir médecin.



Je ne résiste pas à l'envie de vous copier un extrait de dialogue pour vous transmettre un échantillon de l'ambiance verbale de cette bd.

Extrait de "Aya de Yopougon" tome 2:

- Où est ton frère? - Albert? il dort. - Il sort tous les soirs en ce moment, dêh! - Il fait prodada(1) les nuits, maman. - Il est peut-être amoureux... - De qui? - Mais Adjoua, d'une fille. - Elle doit être vilaine dêh, vu comment il la cache. - Mais Adjoua, même si elle ressemble à cabri, je vais l'accepter - Toi, maman? sans mettre ton palabre(2) dans leur histoire? - Mais quel palabre? C'est sa vie Ô...

Et le petit bonus des livres est qu'ils offrent en fin d'ouvrage des recettes de cuisine, des conseils mode... etc... et un très apprécié lexique d'expressions du français ivoirien.

Pour résumer, si vous cherchez un livre dépaysant, facile à lire et qui donne le sourire, je vous conseille vivement de vous procurer cette excellente bande dessinée.



(1) prodada: personne aimant les fêtes rien que pour se montrer, se pavaner.
(2) palabre: discussion prolongée et oiseuse.