Gemma Bovery J'ai découvert les romans graphiques avec "Gemma Bovery" de Posy Simmonds. Ma rencontre avec ce livre n'est pas banal car je ne souhaitais pas le lire en premier lieu, il ne m'était d'ailleurs pas destiné.

Un roman graphique se présente d'abord comme un roman, les sites marchants qui classent ce livre dans les bandes dessinées se trompent selon moi (et ceux qui le classent dans humour n'ont pas dû le lire). "Gemma Bovery" se présente sous la forme d'un carnet de route illustré, c'est plutôt bien fait.

En ouvrant ce livre pour la première fois donc, je m'attendais à y trouver une bd. Comme ce ne fut pas le cas, je partais d'ores et déjà avec un a priori négatif. Mais c'était sans compter sur les vertus addictive de l'ouvrage. Il suffit dans lire les premières phrases pour avoir l'envie de continuer. C'est un peu comme un paquet de nounours à la guimauve, on ne veut pas commencer mais si on le fait, on est obligé de finir. Et comme je suis un sadique patenté, je vous livre dès à présent les premières ligne de ce roman.

Extrait de "Gemma Bovery":

Gemma Bovery est en terre depuis trois semaines. Les gens ont commencé à oublier - en tout cas, je n'en entend plus parler dans la boutique. Mais moi... je ne peux pas m'arrêter de penser à elle. Le pire, ce sont les nuits. Si je m'endors, je rêve de ses yeux morts qui ont le bleu du vitrail.

Mon nom est Raymond Joubert. J'ai fait bien des choses dans ma vie mais depuis sept ans, je me contente de diriger la boulangerie familiale, ici, à Bailleville. Je suis normand, fils de boulanger. En dépit de mes séjours à l'étranger, de mes travaux d'écriture, de mon intérêt pour l'histoire des communications, je pense être resté un homme simple.
Si je me sens contraint d'écrire aujourd'hui sur la récente tragédie survenue dans notre petite ville, c'est pour tenter de comprendre ce qui c'est passé, pour découvrir les faits et, de là, l'étendue (ou les limites) de ma culpabilité.

Posy Simmonds a sorti un second roman graphique qui s'appelle "Tamara Drewe", c'est également un bon bouquin même si j'ai préféré "Gemma Bovery" (pas physiquement, car physiquement Tamara est mieux, mais Gemma a une vie plus passionnante... quoique, enfin, ce n'est pas le sujet).